Les 32 (nouveaux) visages qui ont marqué l’année cinéma se sont réunis hier soir dans les salons Chaumet pour la traditionnelle soirée des Révélations organisée par l’Académie des César. AlloCiné y était. On vous raconte !
1. Les 32 Révélations sont Charlie
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L’ensemble des prénommés a manifesté son soutien à Charlie Hebdo.
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© Mathieu César / Iconoclastimage – Académie des César 2015
La scène se passe Place Vendôme à Paris. La nuit tombe. Le rendez-vous est pris dans les prestigieux salons Chaumet. C’est ici que vont se réunir le temps d’un cocktail, puis d’un dîner à quelques pas de là, tous ceux qui ont fait battre le cœur du cinéma français cette année.
Ils ont 30 ans, 20 ans, parfois moins. Ils ont fait gronder le Tonnerre en vous, ils vous ont fait danser en Bande de filles, ils ont révélé votre âme de Combattants, ils vous ont fait découvrir l’Eden même. Bref, il y avait du Beau Monde ou La Crème de la Crème, c’est selon. Il faut chaud, beaucoup de gens, ça se bouscule un peu. Allez, on Respire. Prêts à faire face A toute épreuve ?
De l’émotion
C’est magnifique, c’est le monde du cinéma, c’est grandiose !
L’émotion et l’excitation d’être là sont visiblement partagées par tous ceux invités à cette soirée, pré-nommés et parrains. Car, lorsqu’on leur demande, tout simplement ce qu’ils éprouvent, on sent de la joie, beaucoup de joie, de la fierté aussi. “C’est magnifique, c’est le monde du cinéma, c’est grandiose !” affirme Assa Sylla, membre de la Bande de filles de Céline Sciamma. “Comment dire, je n’arrive même pas à m’exprimer tellement c’est… Franchement c’est un honneur.”
Tout en émotion également, la lumineuse Ariana Rivoire, bouleversante actrice sourde de Marie Heurtin : “Il faut s’accrocher, faire les mêmes choses au même titre que les personnes entendantes. Peu de personnes sourdes sont représentées dans les médias. Peut-être que je susciterai des vocations. Je me bats pour l’accessibilité, je me bats pour tout, je suis si heureuse d’être là.”
Pour Zacharie Chasseriaud, révélé par La Belle vie après 10 ans de métier, “c’est important de savoir qu’on est un peu regardé, c’est le but de notre métier. J’ai commencé quand j’avais 8 ans et dans l’année de mes 18 ans, de savoir qu’on est révélé en quelque sorte, c’est sympa.” Doyenne du groupe, Lolita Chammah s’amuse autant qu’elle se réjouit de sa prénomination pour Gaby Baby Doll de Sophie Letourneur, “la première mais aussi sûrement la dernière” vu son âge (31 ans) et le nombre de films à son actif (22).
Je suis quelqu’un de plutôt sauvage mais j’arrive à gérer cette soirée !
Daniil Vorobyev et Kirill Emelyanov, les Eastern Boys de Robin Campillo, soulignent surtout la chance d’avoir été choisis, “pour les perspectives, pour les rencontres. Le fait de faire partie de ce petit groupe de gens talentueux. Je suis tellement content d’être ici. I believe in love !”, lance Daniil Vorobyev avec un grand sourire.
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Un sourire qu’affiche aussi la révélation d’Un beau dimanche, Pierre Rochefort, acteur et fils de Nicole Garcia, qui a mis du temps à accepter de faire partie de ce monde marqué de l’empreinte parentale (Il est aussi le fils de Jean Rochefort) : “Je suis quelqu’un de plutôt sauvage mais j’arrive à gérer cette soirée ! Avant je regardais les César chez moi et faisais des paris avec mes amis. Aujourd’hui tout ceci me concerne… C’est très excitant. Disons que je suis heureux d’avoir trouvé finalement ma voie en tant qu’être humain. C’est beau ce que je dis non ? Je ne vais dire que des choses très belles, vous allez voir ! “
Tout aussi ému et poétique, Marc Zinga, héros engagé de Qu’Allah bénisse la France, se réjouit lui aussi de cette prénomination “gratifiante car exprimant la reconnaissance d’un métier passion.”
Les César, ce n’est pas une compétition !
“Pour moi, les César, ce n’est pas une compétition”, souligne Kévin Azaïs. “Je ne suis pas dans un esprit de compétition dans ce métier. Je le fais parce que j’aime ça. Les César, c’est la récompense du travail fourni dans ce qu’on a pu faire ressentir aux gens à travers l’écran. C’est un peu un aboutissement. Faut pas se monter la tête. C’est une belle chose qui arrive.” Certes, pas encore tout à fait rôdé à l’exercice de l’interview, le jeune Combattant cultive cette spontanéité, rester lui-même, avouant ne pas courir après une reconnaissance médiatique, mais uniquement après la reconnaissance de son travail.
De la timidité, perceptible chez beaucoup, tranche parfois avec le rôle qui leur a valu cette nomination. A l’image des comédiens de La Crème de la crème, Thomas Blumenthal, très impressionné par son parrain, le fort en gueule Jean-Pierre Marielle ou encore Jean-Baptiste Lafarge, rassuré grâce au sien, le décontracté Nicolas Duvauchelle : “Jean-Baptiste a fait son premier film, Les Yeux de sa mère, avec moi. On s’est fait un bisou sur la plage et depuis… On se voit hors des tournages et on a tourné au théâtre ensemble (Des journées entières dans les arbres). Nous deux ça tombait sous le sens !”, s’amuse ce dernier.
Du soutien
C’est la première fois qu’une personne sourde est nommée aux César et elle est la meilleure !
Là pour accompagner, encourager, donner des conseils, les dits parrains de la soirée ne se font pas prier. Aussi enthousiaste que sa filleule Ariana Rivoire, Isabelle Carré ose : “Je suis sûre qu’Ariana va gagner. C’est la première fois qu’une personne sourde est nommée aux César (Emmanuelle Laborit l’a été au théâtre) et elle est la meilleure !”
Même son de cloche pour Alex Lutz, qui ne tarit pas d’éloges au sujet de la troublante Joséphine Japy, révélation de Respire de Mélanie Laurent : “Joséphine me touche et me bluffe en tant qu’actrice. On n’arrête pas de dire que les jeunes sont débiles, sans culture. Bonne pioche, voici une demoiselle qui jongle avec tout, a une conscience politique et une science du bon scénario, et un jeu malicieux, intelligent. Tout va bien”.
“C’est super important dans la vie d’une actrice, c’est formidable, c’est extrêmement émouvant“, renchérit Arnaud Desplechin, parrain de Solène Rigot. “C’est mérité quand on voit les films de Solène”. “Ça me fait plaisir par rapport à Guillaume Brac, le réalisateur”, emboite la comédienne. “Il m’a fait taffer comme une dingue, j’avais jamais eu à taffer autant un premier rôle avant. Je suis super contente que ce travail ait abouti à une reconnaissance. »
Ici c’est le bout du chemin pour le film, mais c’est le début du chemin pour elles. C’est la passation de relais.
Les réalisateurs sont là aussi pour voir leurs jeunes pousses se tourner vers la suite… “Ici c’est le bout du chemin pour le film, mais c’est le début du chemin pour elles. C’est la passation de relais. Je les amène jusqu’ici et après je pars en courant dans l’autre sens”, sourit Céline Sciamma à propos de sa Bande de filles. “Oui j’espère que c’est le début de quelque chose pour elles, ça c’est certain.”
Prédisant également un grand avenir à son poulain Ahmed Drame (héros de l’autobiographique Les Héritiers), Reda Kateb prône les qualités d’un “jeune homme qui n’a pas de barrière dans la rencontre de l’autre ou l’expression de soi ni vindicative, ni polissée. C’est notre Samuel L Jackson, un acteur qui pourra tout jouer.”
Mêlés à de l’humour toujours !
Armande Boulanger, révélée par La Pièce manquante, a quant à elle choisi Raphael Personnaz, son partenaire dans Au bonheur des ogres, pour l’accompagner. Quel conseil lui a-t-il donné ? “Respire, respire”. “Sans vouloir faire la promo d’un autre film ici présent”, plaisante ce dernier. “Et bois!”, ajoute-t-elle. “Dis pas ça ! Je vais passer pour un malade ! Juste picole un tout petit peu, histoire de se détendre ! “
Picole un peu !
La jeune comédienne confie avoir pleuré après avoir appris sa pré-nomination. “Il pleuvait beaucoup, je rentrais chez moi de la fac. J’allais prendre le tramway et mon agent m’a appelé et m’a dit : Qu’est-ce que tu fais ? Est-ce que tu es assise ? Elle m’a dit que j’étais prénommée aux César et j’ai fait le tour de ma maison pendant deux heures sous la pluie ! J’étais un peu déboussolée ! J’ai un peu pleuré aussi, ça faisait beaucoup d’émotions”.
Des larmes aussi pour Soumaye Bocoum, dont le rôle dans Papa was not a Rolling Stone était la première expérience au cinéma. “Je revenais de l’école où je travaille, j’étais dans le parc de Nanterre et Sylvie Ohayon, la réalisatrice, m’a appelée. Elle m’a dit que j’étais prénominée et j’ai commencé à pleurer un petit peu tellement j’étais contente.”
Aux portes du prestigieux hôtel Le Meurice, Thomas Soliveres a exprimé sa fierté d’être présélectionné grâce à une comédie (A toute épreuve), catégorie sous représentée aux César. Autre espoir du genre avec le très populaire La Famille Bélier, Louane Emera en outre suscité une certaine effervescence médiatique lors de cette soirée emblématique et éclectique.
Notre soirée Révélations 2014
César 2014 : à la rencontre des Révélations…
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