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L’homme de gauche nous raconte ses souvenirs d’écolier, son passé de professeur de littérature et note l’action de François Hollande en cette rentrée qu’il souhaite offensive mais zen
Jean-Luc Mélenchon savait cette rentrée musclée. Après un séjour en Tunisie, il s’est replié dans un vieux moulin du 12 ème siècle au cœur du Sud-Ouest. Il y retrouve quelques amis chaque été. Il a découvert cette année que Jaurès, de passage dans la région avait fraternisé avec le meunier et y avait remonté quelques murets. Un travail physique auquel doit s’imposer aussi le patron du parti de gauche. Car l’impétueux Aveyron maltraite régulièrement les fragiles remparts. « J’aime porter ces grosses pierres les choisir, les empiler pour construire quelque chose. C’est un peu comme en politique. Il faut de la patience pour faire ce que je fais et en réchapper ! » Comme Sisyphe, il faut imaginer Mélenchon heureux.
Gala : Quel élève étiez-vous ?
J-L.M : Rêveur. J’entendais souvent la phrase : « Où est Jean-Luc ? » Encore dans la lune ! ». J’aimais beaucoup les rédactions et l’histoire. Je n’ai jamais brillé en calcul. Mon père était féru d’archéologie. Il m’en apprenait beaucoup sur le sujet. A huit ans je pouvais donc briller sur la signification des ruines marocaines. On me regardait déjà comme un extraterrestre ! Je n’étais pas fort en orthographe. J’ai été guéri le jour où je suis devenu prof. J’avais la hantise de faire des fautes au tableau, j’ai donc tout assimilé en 15 jours. La professionnalisation aide à apprendre plus vite!
Gala : Que retenez-vous de cette expérience de professeur de Français au lycée technique national de Mouchard dans le Jura ?
J-L.M : c’était en 1975–76. J’avais face à moi 23 garçons spécialisés dans la filière du bois. En un an, je devais leur faire rattraper un niveau de première. Ils m’ont mis au pied du mur. J’ai dû dépouiller mon savoir de sa morgue. Mon pari était qu’à 18 ans, ils aimaient, souffraient. La littérature c’était pour eux. Par exemple, je leur ai fait lire « Sous le pont Mirabeau » d’Apollinaire, ensuite je leur ai demandé quelle musique il y mettrait. Puis, je leur ai fait écouter la version du poème chantée par Léo Ferré. Les uns applaudissaient, les autres huaient. Je leur ai dit : « vous faites là de la critique d’art !» A la fin de l’année je leur demandais de me faire des rédactions de 4 pages. Ils râlaient car ils ne trouvaient pas ça assez long ! Je crois à la pédagogie du succès, de l’encouragement. Ma mère a été ma première lectrice enthousiaste. J’encourage les parents à féliciter plus souvent leurs gosses.
(…)
Gala : Quelle note le professeur Mélenchon donnerait au président François Hollande ?
J-L. M : 2 ! Pour le papier et l’encre. Je lui reproche d’augmenter la pauvreté dans ce pays. Voir aujourd’hui des gens mendier en bas de chez moi à Paris me rappelle le Maroc sous-développé de mon enfance. Je me souviens du mépris des autres enfants à l’égard d’un de nos camarades mal habillé et sale du fait de sa pauvreté. Cela m’a marqué. J’ai le cœur serré quand je sais qu’en France en cette rentrée des milliers d’élèves dont les parents ont plongé dans la misère vont se rendre à l’école sans chaussettes ou vont faire des provisions de bouts de pains à la cantine pour le week-end.
Gala : Vous rejoignez Valérie Trierweiler qui accuse François Hollande de mépriser le peuple.
J-L.M : Dites-moi plutôt que je rejoins le Pape. Ce dernier fait un meilleur travail que l’Internationale Socialiste qui ignore les pauvres et cajole les riches. (…)
Lire la suite de l’interview dans Gala en kiosques dès demain.
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