Leur mariage d’amour s’est terminé en 1996 par une séparation de raison qui n’a pas réussi à briser leur belle complicité. Bien au contraire…

Elle sait que la question va arriver. Confortablement lovée dans un voluptueux canapé en cuir, elle l’attend. Et le sachant, par expérience, par habitude, Sarah Ferguson regarde avec bienveillance la journaliste qui est venue jusqu’à elle, jusque dans le salon de son chalet de Verbier en Suisse, en plein mois de février. L’interview dure depuis maintenant une bonne demi-heure. Sont déjà passées les questions sur son nouvel engagement comme ambassadrice pour un organisme spécialisé dans la santé et l’innovation (The Institute of Global health Innovation) et son incroyable métamorphose physique.

A cinquante-quatre ans, Fergie la rousse, commence l’année 2014 dans un nouveau corps, affiné, affermi. Elle est plus flamboyante que jamais. En cinq mois, celle qui a autrefois prêté son nom et son image à Weight Watchers a enfin perdu les 20 kilos dont elle n’avait jamais pu se débarrasser grâce à une méthode, alliant discipline alimentaire et sport, conçue sur mesure pour elle par un ami coach. Elle vient de tout en dire, rappelant du même coup son passé d’adolescente boulimique. Arrive alors ce moment incontournable où, le tête-à-tête touchant à sa fin, la confiance étant bien installée, les journalistes jugent que leur interlocuteur est à point pour se laisser aller à des confidences plus personnelles. C’est toujours comme ça. Presque malgré elle, Sarah sourit… C’est maintenant, elle le sent, elle le sait. Et bien sûr cela ne rate pas : « La rumeur court sur votre possible remariage avec le prince Andrew, que pensez-vous de ce on-dit persistant ? » La voilà, LA question ! Celle à laquelle Sarah n’échappe pas depuis son divorce avec le fils cadet de la reine Elisabeth, en 1996. Andrew et elle vont-ils se redire oui… enfin ? Comme si personne ne s’était jamais résolu à leur séparation. Comme si tout le monde voulait continuer à croire à travers eux au conte de fées, au « ils re-vécurent heureux… ».

Andrew et Sarah pratiquent avec talent la technique du « Ni oui ni non »

L’idée qu’ils allaient se repasser la bague au doigt est revenue en une dans la presse en août 2013, quand Sarah a été conviée par Elisabeth II « herself » à passer quelques jours de vacances à Balmoral, dans la résidence estivale de la famille royale, en compagnie d’Andrew et de leurs filles, Beatrice et Eugenie (respectivement vingt-six et vingt-quatre ans aujourd’hui). Certains ont vu dans ce geste de la reine non pas un simple retour en grâce de son ex-bru, après vingt ans de bannissement, mais le signe d’une réunion enfin possible, et officiellement acceptable, des anciens époux. Les articles citaient des observateurs décrivant une Sarah traitée en duchesse, comme à l’époque où elle était encore la femme du duc d’York, et des « prochesé affirmant que tout ceci annonçait bel et bien des noces, que ce n’était »qu’une question de temps”.

Face à ce genre de spéculations, le prince et son ex démentent en général, mais dans un style résolument ambivalent. Leur petit jeu consiste à ne jamais dire… jamais ! Ainsi en 2009, dans une interview où on lui posait directement la question du remariage, Andrew avait répondu : « Je ne peux ni confirmer ni nier cette possibilité. » Sarah pratique elle aussi, avec talent, la technique du « ni oui ni non ». Cette fois encore, elle va exceller dans l’exercice. Plongeant son regard azur dans ceux de la journaliste qui lui fait face, elle commence par souligner avec force qu’Andrew est un homme bien, l’homme « le plus inspirant » qu’elle connaisse, que depuis le jour de leur mariage en 1986, jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont cessé de « renforcer leur foi l’un dans l’autre », avant de conclure dans un sourire irradiant qu’ils forment « le couple de divorcés les plus heureux du monde ! ». Et d’ajouter, mine de rien : « C’est inhabituel, mais nous sommes inhabituels… »

C’est le moins que l’on puisse dire. Inhabituellement proches même pour tout dire. On ne compte plus les fois où ils ont été vus dînant ensemble, en toute complicité, dans les meilleurs restaurants de Londres, et il ne s’est pas écoulé une seule année depuis leur séparation sans qu’ils ne passent des vacances ensemble, avec leurs filles, offrant généreusement aux photographes l’image de parents aimants, d’un clan épanoui, joyeux, uni… une vraie famille. Mais surtout, Sarah a appartement ouvert chez Andrew. Ce dernier a en effet aménagé une belle suite de quatre pièces rien que pour elle à Royal Lodge, superbe résidence voisine du château de Windsor, qui fut celle de la Queen Mum, et où il a emménagé en 2004.

Un lien à toute épreuve.

En 2008, Sarah y posait ses valises de façon permanente. Revenue des Etats-Unis, où elle avait multiplié les aventures professionnelles plus ou moins heureuses, cette cigale invétérée s’était alors retrouvée, une fois encore, endettée au-delà du raisonnable, et sans domicile fixe. Royal Lodge a été son refuge. Andrew son sauveur. Il a toujours sorti sa Calamity Fergie des mauvais pas où elle a le don de se fourrer, lui pardonnant ses erreurs, ses errements… Comme cette fois où, en 2010, plus que jamais en quête d’argent pour rembourser ses dettes, elle est piégée par une caméra cachée en train de négocier avec un homme d’affaires (en réalité un journaliste) un rendez-vous direct avec son ex-mari, contre la modique somme de 1,5 million d’euros. La voilà de nouveau vilipendée par la presse, méprisée un peu plus dans l’opinion britannique, et plus que jamais persona non grata à Buckingham. Mais elle peut toujours compter sur son ex pour régler ses ardoises, et la protéger. Entre eux existe un lien indéfectible, une entente à toute épreuve. Au fond ni l’un ni l’autre n’a jamais souhaité se séparer. Seulement, il y a eu ces malheureuses photos volées au bord d’une piscine tropézienne, en 1992. On y voyait clairement la duchesse d’York enlacée, embrassée par son conseiller financier, John Bryan. Scandale ! Son incartade révélée aux yeux du monde entier jette alors une insupportable honte sur la famille royale qui va mettre une pression d’enfer sur Andrew pour que cette union cesse.

Lui a toujours considéré qu’il avait dans cette triste histoire sa part de responsabilité. A l’époque pilote dans la Royal Navy, il ne voyait sa jeune femme que quarante jours par an. II avait été absent durant ses deux grossesses, il l’avait laissée seule dans l’univers strictement normé de Buckingham, seule aux prises avec la mécanique implacable, écrasante de la royauté anglaise. Pour Bryan, il savait, il l’avait su avant tout le monde. Sarah le lui avait avoué et il lui avait pardonné. Quand leur divorce est finalement prononcé en 1996, ils s’aiment encore.

Aujourd’hui, les deux ex-époux ont passé la cinquantaine, et bien qu’ils aient connu des histoires chacun de leur côté, ils n’ont pas refait leur vie. Ceux qui les fréquentent ne cessent de s’émerveiller de leur solidarité, de leur réussite en tant que parents, et ils sont unanimes pour dire que oui, « ils s’entendent bien… vraiment bien ». Récemment, lors d’une séance de signature de son dernier livre pour enfants, Sarah confiait : « Il (Andrew) est encore mon beau Prince, et il restera mon beau Prince […]. Nous avons eu un mariage magnifique, une famille adorable, et l’histoire a une fin heureuse… » A moins qu’elle ne continue dans le secret de Royal Lodge ?

Sandrine Mouchet

Crédits photos : Durand Patrick

Categories:

Tags:

Comments are closed