“Une nouvelle ère pour l’anticoagulation dans la fibrillation auriculaire“, s’exclame dans son éditorial la prestigieuse revue The New England Journal of Medicine. La raison de cet enthousiasme ? Les résultats positifs d’essais cliniques menés avec 3 nouveaux anticoagulants. En particulier l’essai Aristotle, qui démontre la supériorité, tant clinique qu’en termes de qualité de vie, de l’apixaban par rapport au traitement de référence dans la prévention des AVC chez les patients en fibrillation auriculaire.

Au moins 750 000 Français en fibrillation auriculaire
La

fibrillation auriculaire (FA) correspond à une contraction anarchique des

oreillettes du cœur. Cette contraction anarchique peut être provoquée par différentes pathologies, le plus souvent cardiovasculaires :

insuffisance cardiaque,

hypertension artérielle, maladie

coronaire… La FA, qui est le plus fréquent des

troubles du rythme cardiaque, peut se manifester par des palpitations, un pouls rapide et irrégulier. Le diagnostic est confirmé par l’

électrocardiogramme.
Pas moins de 750 000 Français sont concernés et ce chiffre progresse, avec le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie.
Les risques de la fibrillation auriculaire
En l’absence de traitement efficace, la FA peut devenir chronique, permanente, ce qui expose à un risque d’insuffisance cardiaque.
De plus la FA entraîne une stagnation du sang dans les oreillettes du cœur. Résultat, il peut se former un caillot, ce qui est la principale complication. Ce caillot peut ensuite être expulsé dans la circulation générale (

embolie artérielle), en particulier vers les artères du cerveau, ce qui va provoquer un

Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
Les anticoagulants font partie du traitement

Le traitement repose sur différentes techniques et produits pour faire arrêter ces contractions anarchiques des oreillettes. En parallèle, un traitement anticoagulant est instauré, afin d’éviter la formation de caillots.
Pour cela, le traitement de référence est la warfarine (

Coumadine ®), un médicament qui va contrer les effets coagulants de la vitamine K. Les patients atteints d’une FA doivent donc prendre ce médicament, du moins s’il est compatible avec leur état de santé (les antivitamines K, ou AVK, augmentent le risque hémorragique).
L’apixaban plus efficace que la warfarine

L’

étude Aristotle, financée par les laboratoires Pfizer et Bristol-Myers Squibb et présentée à l’

ESC 2011, a été réalisée auprès de 18 201 patients en fibrillation auriculaire. Ces patients présentaient également au moins un facteur de risque d’AVC : âge supérieur à 75 ans, antécédent d’AVC, d’

accident ischémique transitoire ou d’embolie, insuffisance cardiaque,

diabète ou hypertension artérielle nécessitant un traitement médicamenteux.
Ils ont donc été traités pendant environ 2 ans soit avec la warfarine, soit avec un nouveau médicament, l’apixaban.
L’analyse de la survenue d’incidents cardiovasculaires a montré que dans le groupe apixaban, il y avait eu chaque année :
– Moins d’AVC et d’embolies artérielles (212 vs 265, soit environ 21 % en moins) que dans le groupe warfarine
– Parmi les AVC, beaucoup moins d’accidents d’origine hémorragique (40 vs 78, soit – 31 %)
– Moins de décès (603 vs 669, soit environ 11 % en moins)
– Moins d’infarctus (90 vs 102, différence non significative).
Ces résultats sont donc significatifs statistiquement et encourageants, puisqu’ils montrent une nette supériorité par rapport à la warfarine, déjà considérée comme un médicament préventif efficace. De plus l’apixaban est beaucoup plus simple à manier que la warfarine.
L’apixaban ne nécessite pas de surveillance

Lorsqu’un patient prend de la warfarine, l’efficacité de l’anticoagulation doit être contrôlée par des prises régulières, afin d’ajuster la dose.
Avec l’apixaban, ces contrôles sanguins réguliers ne sont pas nécessaires. De plus il semble bien toléré et présente peu d’interactions médicamenteuses.
L’apixaban, ainsi que deux autres nouveaux anticoagulants également prometteurs, le rivaroxaban et le dabigatran,

comme le souligne l’éditorial du journal scientifique anglais, pourraient donc bien représenter le futur de l’anticoagulation préventive. Du moins si leurs atouts se confirment sur le long cours et si leur coût n’est pas un obstacle à leur utilisation pour tous les patients nécessitant un tel traitement.
Jean-Philippe Rivière
Sources :
– “A New Era for Anticoagulation in Atrial Fibrillation“, Dr Jessica L. Mega, Editorial du New England Journal of Medicine, 28 août 2011,

accessible en ligne
– “Apixaban versus Warfarin in Patients with Atrial Fibrillation“, Granger C et coll., New England Journal of Medicine,30 août 2011, article

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