La région Ile-de-France a lancé le premier Pass santé contraception, un dispositif qui permet aux mineur(e)s d’accéder de manière anonyme et gratuite à un suivi médical et à un contraceptif pour une durée de 3 à 6 mois.
Si la loi garantit un accès autonome des jeunes à la
contraception et à l’
IVG, ce droit est loin d’être effectif, rappelle le Conseil régional d’Ile-de-France dans un communiqué. Pour donner aux mineurs le moyen d’avoir une sexualité plus épanouie, il a donc créé le Pass santé contraception, un dispositif qui leur permet d’accéder gratuitement et de manière anonyme aux professionnels de santé impliqués d’une manière ou d’une autre dans la contraception. Environ 160 000 jeunes concernésDisponible depuis le 26 avril 2011, le Pass santé contraception sera remis par l’infirmier(ère) scolaire aux 77 000 filles et 82 000 garçons inscrits dans les lycées publics et privés, les centres de formation d’apprentissage et les instituts de formation sanitaire et sociale d’Ile-de-France. Ce dispositif prend la forme d’un chéquier de 6 coupons donnant droit à diverses consultations ou examens médicaux : – Une première consultation médicale chez un médecin généraliste, un gynécologue, une sage-femme ou dans un centre de planning familial ; – Une prise de sang et des examens biologiques réalisés dans un laboratoire d’analyses médicales ; – La délivrance gratuite de
contraceptifs par les pharmacies et les centres de planning familial ; – Une 2nde consultation médicale ; – Le renouvellement de contraceptifs.
Crédit photo: Durand Florence/SIPALe premier coupon est une attestation de remise du Pass, que l’infirmier scolaire devra retourner aux services de la Région lorsqu’il aura effectivement délivré le dispositif aux bénéficiaires. Les autres acteurs du Pass Santé devront en faire autant, dans un délai de trois mois après la consultation, pour se faire rembourser le montant de la consultation. A aucun moment les jeunes en possession du Pass santé contraception ne mettent la main à la poche, même lorsque le praticien pratique des dépassements d’honoraires. Dans ce cas – relativement fréquent en Ile-de-France -, le médecin devra accepter de renoncer à un certain manque à gagner… ou refuser la consultation. Pour le Conseil régional d’Ile-de-France, ce point devra évidemment être présenté et expliqué aux médecins ; mais les discussions menées avec les partenaires du projet et le Conseil de l’Ordre des Médecins sont rassurantes quant à la participation et à la bonne volonté des praticiens, a-t-on indiqué à Doctissimo.Respect de l’anonymatPour garantir l’anonymat, aucun des interlocuteurs du jeune ne devra lui demander sa carte vitale. Il se contentera de lui demander ses coordonnées personnelles (mail, téléphone) afin de correspondre selon les modalités qui auront été convenues avec lui, et permettre ainsi un suivi médical comme avec n’importe quel patient.L’objectif du Pass santé contraception est de “faciliter l’échange dans les établissements autour des questions de sexualité et de prévention des risques, dans un objectif éducatif, d’autonomie et d’égalité des jeunes“, peut-on lire dans le dossier de presse.À ce jour, la Région a fait imprimer 15 000 Pass santé contraception et en a envoyé 6 202 à 470 lycées publics, 213 lycées privés, 183 CFA et 63 IFSS. Une députée plaide pour son élargissement à l’ensemble du territoireSi Bérengère Boletti, députée des Ardennes, vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, se réjouit du lancement du Pass santé contraception, elle estime que cette initiative “mériterait de s’appliquer à tout le territoire français pour obtenir des réponses nationales aux problèmes de contraception et d’IVG qui sont aussi des problèmes de santé publique“.Fin 2009, 5,7 % des 227 000 IVG annuelles (soit 13 000 IVG) étaient le fait de jeunes filles de moins de 18 ans, selon un rapport de l’IGAS. Un nombre qui ne fait qui est en constante augmentation depuis des années…Partenaire du dispositif, le ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, reprend donc une démarche dont l’initiative revient à Ségolène Royal, qui avait lancé un pass contraception en Poitou-Charentes en 2010. Différence majeure : le pass santé imaginé par l’ancienne candidate aux élections présidentielles de 2007 n’a pas obtenu le droit d’être distribué par les infirmiers scolaires, le ministre de la Santé de l’époque, Luc Chatel, qui occupe pourtant le même poste aujourd’hui, s’y étant opposé.Amélie PelletierSources :Un Pass santé contraception pour les jeunes franciliens -Dossier de presse, 26 avril 2011. Communiqué de presse de Bérengère Poletti, députée des Ardennes, vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale et auteure du rapport d’information sur le suivi de la loi relative à l’IVG et à la contraception. 26 avril 2011.Click Here: Cheap France Rugby Jersey
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