Pour poursuivre l’idylle qu’il vivait avec sa maîtresse Jacqueline Chabridon, Jacques Chirac a longtemps lutté contre ses propres conseillers. Pour cause, cette relation risquait de mettre en péril le mariage avec Bernadette et d’abattre en plein vol la carrière politique du président du RPR. Celui qui n’était pas encore à la tête de la nation a donc dû composer avec des alliés sans merci.
Au panthéon des amours de Jacques Chirac, Jacqueline Chabridon trônait en bonne place. En 1974, celui qui est alors Premier ministre a rencontré la journaliste au détour d’un reportage qu’elle prépare dans Le Figaro, un rôle à contre-emploi pour celle qui œuvrait plutôt dans les pages spectacle du quotidien. L’idée vient de Marie-France Garaud, l’influente conseillère du politicien corrézien. Plus tard elle le regrettera. Et agira en conséquence pour mettre un terme à leur passion dévorantequi menace le mariage avec Bernadette autant que la carrière politique de Jacques Chirac qui démarrait pourtant sous les meilleurs auspices.
Dans Les Amazones de la République, Renaud Revel fait l’inventaire des mesures prises par les proches du politicien pour parasiter sa relation avec Jacqueline : “Jacques Chirac fut à deux doigts de divorcer pour celle que l’ensemble de son premier cercle, secrétaires comprises, s’employa à écarter, à épuiser. Et à laminer.“ Un travail de sape qui ne consistait pas seulement à sabrer la maîtresse de Jacques Chirac par derrière, il fallait empêcher la communication entre les dangereux tourtereaux : “Grâce au concours zélé de sa secrétaire particulière, la toute puissante Denise Esnous, nombre de lettres enflammées adressées par le Premier ministre et maire de Paris à celle qu’il couvrait de cadeaux furent interceptées. Puis mises de côté dans un tiroir, quand certaines d’entre elles furent même détruites.“
Mais les preuves d’amour du Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing semblaient ne jamais vouloir tarir, et leurs apparitions étaient de moins en moins discrètes, au grand dam de son équipe : “Pour les porte-flingues du « Premier », à la manœuvre, il s’agissait de « débrancher » celle qui recevait, par l’entremise du chauffeur personnel de Jacques Chirac, Jean-Claude Laumond, des petits mots doux, écrits à même les serviettes de table des restaurants où il déjeunait.“
Finalement, c’est Marie-France Garaud qui coupera court à l’idylle entre la journaliste et le futur président. “Vous êtes un peu encombrante, chère amie. Vous savez, les hommes sont tous les mêmes. Ils promettent, ils promettent, et puis après, ils oublient… Bref, il faut que cette histoire cesse, Jacqueline, je vous le demande : au nom de la France, abandonnez !“, lui assène la conseillère intraitable, dans un restaurant de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.
A l’été 1976, de retour dans la garçonnière où elle avait pour habitude de retrouver Jacques Chirac, rue de Marignan à Paris, Jacqueline Chabridon réalise que celui-ci a été vidé. Ne restait que les draps brodés à leurs initiales. Mission réussie pour les politiciens, mais une défaite cuisante pour les deux amants.
Click Here: Newcastle United Shop
Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE
Comments are closed