Le diable, ils l’ont vu de près. L’enfer, ils l’ont vécu. Les musiciens du groupe de rock Eagles of Death Metal, qui donnaient hier soir un concert à guichets fermés au Bataclan, racontent leur calvaire après les terribles attentats perpétrés à Paris.
Il y avait de la sueur, des cris et de la rage mais c’était du plaisir pur. Le plaisir des fans de Metal venus assister au concert de leur groupe californien préféré, de passage au Bataclan, à Paris. Une demi-heure après le début du concert, alors que le groupe chantait “Kiss the Devil” (“Embrasse le Diable”, ndlr), trois assaillants ont fait irruption, à visages découverts, au fond de la salle et se sont mis à tirer, méthodiquement, sur le public.
Le bar est décimé. Le stand de souvenirs aussi. Des personnes tombent du balcon. Vent de panique. Réfugiés en coulisses, les chanteurs Jesse Hughes et Brian O’Connor et leurs musiciens, parmi lesquels Joey Castillo, Dave Catching et Julian Dorio peinent à comprendre ce qui est en train de se dérouler. Ils pensent d’abord à des pétards. Les hurlements de la foule leurs font prendre conscience de la gravité de la situation. Terrés, ils attendent. Les tirs reprennent par intermittance. L’assaut des forces de l’ordre survient finalement après deux heures et demi de cauchemar. Certains hurlent de prendre les instruments, les amplis. Un musicien témoigne : « On n’a rien compris, rien pris ». Ils s’échappent par l’entrée des artistes, en enjambant des cadavres.
Certains sont sortis par les issues de secours. D’autres se sont enfermés dans les toilettes, évadés par un velux, sur le toit. Tous ont tenté de joindre leurs proches, souvent en vain. Réseaux saturés. A l’intérieur de la salle de spectacle, quatre-vingt personnes ont trouvé la mort.
Selon nos confrères du Point.fr, les membres du groupe, hébétés, se sont retrouvés au coeur de la nuit, au Baromètre, le café au croisement de la rue Oberkampf et du boulevard Voltaire, dans le 11e arrondissement. Autour d’une bière, ils ne réalisent pas. Musiciens, techniciens, ils sont tous en vie. Ils veulent aller dormir. Ou essayer. Un bus les conduira quai des Orfèvres où ils seront entendu par les enquêteurs. La tournée qui devait les emmener partout en Europe jusqu’à fin décembre a pris fin hier soir, à Paris. Le cœur ne sera plus jamais à embrasser le Diable…
Crédits photos : LEON
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