Actuellement sur la scène de la Gaîté Montparnasse, Philippe Lellouche et Vanessa Demouy se produisent dans la comédie l’Appel de Londres. Pour l’occasion, le couple a répondu aux questions de Gala.fr.

Philippe Lellouche et Vanessa Demouy ont à nouveau investi les planches du théâtre de la Gaîté, à Paris. Le couple de comédien retrouve ses deux amis David Brécourt (Le Jeu de la Vérité) et Christian Vadim (La Nuit d’en Face) pour interpréter l’Appel de Londres, la dernière pièce en date écrite par Philippe Lellouche. Au travers de leur décor, les quatre acteurs emmènent leur public à Londres, dans un petit troquet tenu par une ressortissante française (Vanessa Demouy). Le soir du 14 juillet, trois de ses compatriotes, qui ne se connaissent pas l’un l’autre, se réunissent dans ce restaurant. L’un a quitté la France par amour, l’autre pour fuir le fisc tandis que le troisième ne croit plus aux valeurs morales de son pays. Ces quatre expatriés ressassent alors les raisons qui leur ont fait quitter la France mais réalisent également à quel point leur pays leur manque. Sur scène, l’alchimie fonctionne. Il n’est d’ailleurs pas étonnant d’apprendre que ces quatre là sont amis dans la vie tant leur complicité se ressent dans la salle. Les blagues fusent. Elles fonctionnent. La troupe parvient même à entrecouper les éclats de rires du public par quelques réflexions sur la société moderne française. Politique, droit, finance, rien n’est laissé de côté. Mention spéciale à Philippe Lellouche dont l’humour caustique fait mouche à coup sûr.

Gala: L’Appel de Londres parle de l’envie de quitter la France, mais également des raisons qui poussent à y rester. Lorsque vous vous retrouvez à l’étranger, qu’est-ce qui vous donne le mal du pays?

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Philippe Lellouche : Ça passe par l’énergie de Paris, la vision de la Tour Eiffel, Saint-Malo, le Var… C’est mon pays. Celui que j’aime. Quand j’ai le mal du pays, il y a plein d’images qui me reviennent. J’aurais adoré que la pièce ressemble à Douce France, la chanson de Charles Trenet. Parce que c’est exactement ça.

Vanessa Demouy : Il y a vraiment un esprit français. Une façon de communiquer française. Il y a le bonjour du matin, le troquet. Je ne pourrais pas vous expliquer exactement ce que c’est, on s’en rend simplement compte lorsque l’on ne l’a plus. C’est un côté latin mais en même temps poli, bizarrement, vu que le Français a une image désagréable à l’étranger. Il y a quelque chose de très bienveillant qui nous manque cruellement quand on est à l’étranger.

Gala: Du coup, qu’est-ce qui pourrait vous pousser à quitter la France sur le long terme?

P.L. : Pour l’instant, rien. A part si on n’y était obligé. Et même si ça commençait à sentir mauvais, j’espère qu’on ferait partie de ceux qui résistent. Mais il n’y a rien d’aussi grave en perspective pour l’instant, même si on a tendance à nous faire croire le contraire. Depuis très peu de temps, je suis assez optimiste. « Je suis Charlie » était le meilleur exemple. Il ne manque pas grand chose pour redécouvrir l’union nationale, la vraie. Tout d’un coup tout le monde va dans le même sens. La Coupe du Monde 1998 et les attentats des 7 et 9 janvier sont deux évènements, l’un merveilleux, l’autre horrible, qui démontrent que les Français sont capables de se réveiller. J’ai l’espoir que tout cela ne soit que passager parce que, finalement, on a vécu bien pire.

Gala: Philippe, vous avez-vous même écrit l’Appel de Londres. Comment votre femme vous aide-t-elle durant votre travail d’écriture?

P.L. : C’est ma première lectrice et croyez moi, ce n’est pas une lectrice facile. Elle n’éclate jamais de rire sur les vannes, elle a éventuellement un sourire si la blague est très, très bonne, sinon, elle rit de l’intérieur.

V.D. : Il faut remettre les choses dans leur contexte. Je suis la première lectrice donc j’ai une lecture qui n’est pas « plaisir », j’ai une lecture qui doit être critique. C’est donc forcément tendu, je vais pinailler, mais je ne suis pas dure quand même?

P.L. : Ah si si si ! (rires) Non, c’est ma muse permanente donc en ce sens là elle participe énormément à mon écriture. Mais bon, pour moi, l’écriture est un travail chiant. C’est George Bernanos qui avait cette phrase magnifique: « la douleur d’écrire, le bonheur d’avoir écrit ». C’est exactement ça. Pendant la phase d’écriture je prends rarement du plaisir. C’est un boulot énorme qui demande beaucoup d’organisation.

V.D. : Et moi je fais le gendarme! Je surveille qu’il n’est pas sur internet, qu’il n’a pas son téléphone portable, parce que tout est prétexte pour arrêter d’écrire. Le téléphone sonne, il va s’arrêter deux heures.

P.L. : C’est vrai, quand j’écris, je prie pour être dérangé. Donc on est vraiment libéré une fois qu’on a terminé. Pour l’Appel de Londres, c’est fait. Mais il va falloir s’y remettre dans pas longtemps…

Crédits photos : Bertrand Rindoff Petroff/Getty

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