Le comédien Lorànt Deutsch prêtait sa voix à l’attachant perroquet Blu dans le film d’animation Rio 2, l’occasion de se replonger dans son enfance.
Mon premier souvenir? En première année de maternelle, à 3 ans, j’ai fait pipi dans mon pantalon. J’ai eu une sensation de honte et d’humiliation terrible. J’avais récupéré un pyjama rayé, limite déporté. J’étais malheureux comme les pierres.
Click Here: Golf Equipment Online
J’ai grandi dans le bocage sarthois, à Sablé-sur-Sarthe. À la campagne, avec le vert, les arbres, les étangs. Je suis très proche de mes parents.
Petit, je faisais un peu le mariole. Je m’attirais la sympathie des caïds. Mais j’étais aussi très scolaire, toujours dans les premiers rangs puisque je ne voyais rien. Avec ma sœur, de quatre ans mon aînée, nous habitions à côté de l’école. Il nous suffisait d’enjamber le mur mitoyen pour y aller. Nous étions un peu les rebelles: les seuls à ne pas passer par le portail d’entrée. Mais j’étais très docile.
J’ai toujours été très heureux dans les basques de mes parents. J’adorais les règles, que tout soit codifié. Le dimanche soir, j’avais droit à mes tartines avec un chocolat chaud à 18 h, à 19 h, c’était le bain, à 20 h, j’avais le droit de regarder une émission jusqu’à 20 h 05 et puis au lit.
Je suis né dans un drap que j’ai gardé. Ma mère m’en a fait un oreiller, mon doudou, qui s’appelait Galette Saint-Michel, parce que j’adorais ces gâteaux. Celui de ma sœur s’appelait Caramel Mou. J’aimais bien les surprises, mais il n’en fallait pas trop souvent. J’étais très casanier, comme mon personnage (Blu, le héros aras bleu) dans Rio 2, parfaitement heureux avec le monde qui m’entourait.
Albator et le joueur de foot Bruno Bellone étaient mes héros. À 12 ans, j’ai intégré une formation en sport-études à Nantes pour devenir footballeur, mais deux ans plus tard, j’ai été recalé. À l’époque, je soutenais la théorie du complot. J’étais persuadé que les Nantais n’aimaient pas les gens des Pays de la Loire et qu’on m’avait exclu pour ces raisons-là et non pas parce que je n’étais pas à la hauteur. Il était hors de question que je reste à Sablé, je suis allé retrouver ma sœur à Bobigny.
En arrivant à 15 ans à Paris, j’ai découvert la violence. Celle du lycée Rodin dans le 13e. Le jour où je me suis levé pour demander s’il fallait des cahiers avec des grands ou des petits carreaux, avec mon accent sarthois très prononcé, je me suis fait insulter. Pour moi, qui avais appris la discipline en sport-études, ç’a été un peu brutal. Mais j’aimais bien Paris parce que c’était là qu’habitaient mes grands-parents. J’étais fasciné par ses lumières. Une ville qui ne dort jamais, une ville debout. Ça m’a enchanté et rassuré. Comme je prenais la ligne de métro 5 pour rejoindre mon lycée à Bobigny, j’ai commencé à m’intéresser aux noms des stations de métro. Bastille, République, Stalingrad… Au début, je pensais que place d’Italie était le Quartier Latin, qu’on y trouvait des pizzerias! Petit à petit, j’ai rayonné autour du métro pour découvrir ma ville. Mais je ne me suis jamais défini comme Parisien.
Mes copains m’appellent «l’agité du bocage», en référence à mes origines.
Comments are closed