Des scientifiques américains ont testé sur un modèle primate une méthode basée sur la nanomédecine afin de détruire les lésions provoquées par l’endométriose, maladie gynécologique chronique qui touche une femme sur dix en âge de procréer.

Sommaire

  1. Des essais cliniques sur l’être humain nécessaires pour valider la méthode

En plein boum, la

nanomédecine désigne une technique qui consiste à utiliser des nanomètres artificiels permettant de cibler les tissus et les cellules de l’organisme au profit de traitements pour soigner les maladies incurables telles que les

cancers. 
Selon une récente étude publiée dans la revue 

Small et dirigée par une équipe de scientifiques américains, la nanomédecine pourrait également s’avérer efficace pour soulager les douleurs et les problèmes de

fertilité associés à l’

endométriose.Cette maladie gynécologique qui touche plus d’une femme sur dix en âge de procréer se manifeste lorsque des cellules de l’endomètre (muqueuse interne de l’utérus) ont migré ou se sont développées hors de l’utérus. Ces fragments utérins vont se transformer en

kystes et grossir au contact d’autres organes (organes génitaux, vessie, appareil digestif…), déclenchant de vives douleurs.Les premiers symptômes de l’endométriose se manifestent par des règles douloureuses, mais l’évolution de la maladie est souvent à l’origine d’autres douleurs au niveau des organes où les kystes se sont formés. L’endométriose peut par ailleurs entraîner des problèmes d

‘infertilité chez 30 à 40% des femmes touchées. Dans cette recherche, les scientifiques ont utilisé des nanoparticules photosensibles. Ces matériaux thermoplastiques mesurant moins de 100 nanomètres contiennent un colorant pouvant générer à la fois un signal de fluorescence et une chaleur mortelle pour les lésions de l’endométriose sous une lumière proche infrarouge. Des essais cliniques sur l’être humain nécessaires pour valider la méthode
En clair, cette méthode consiste à injecter les nanoparticules dans le corps, qui deviennent fluorescentes lorsqu’elles détectent l’endroit où se situent les lésions créées par l’endométriose. La chaleur générée par les particules qui s’élèvent à 115 degrés Fahrenheit (soit environ 46 degrés Celsius) lors de l’exposition à la lumière proche infrarouge servira ensuite à détruire ces lésions. 
Le défi a été de trouver le bon type de nanoparticules. Celles qui peuvent s’accumuler principalement dans les lésions endométriosiques sans effet toxique sur le corps, tout en préservant leurs propriétés d’imagerie et de chauffage“, explique Olena Taratula, professeure à l’école supérieure de pharmacie de l’université de l’Etat de l’Oregon (Etats-Unis) et co-autrice de la recherche. 
Des expériences réalisées sur des modèles primates développés par Ov Slayden, scientifique au Centre national de recherche sur les primates de l’Oregon (rattaché à l’université de la santé et des sciences de l’Oregon), ont montré que les nanoparticules artificielles peuvent s’accumuler efficacement dans le tissu endométrial 24 heures après avoir été administrées.
La chaleur générée éradique complètement les lésions endométriales en un jour ou deux. Le Dr Slayden et moi avons créé cette équipe il y a des années pour aider les chirurgiens à mieux visualiser et traiter les lésions de l’endométriose, et nous nous en rapprochons”, précise la Pre Taratula. 
Bien que d’autres recherches soient nécessaires avant d’aboutir à des essais cliniques sur des êtres humains, les scientifiques considèrent que ces résultats valident la théorie selon laquelle “certains principes fondamentaux de la nanomédecine utilisés pour le cancer peuvent potentiellement être utilisés pour le développement de nouvelles stratégies basées sur les nanoparticules dans le traitement et l’imagerie de l’endométriose”.

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